Accepter sous condition

“Si tu acceptes, tu seras joyeux et en paix.”

Voilà une croyance que j’ai épousée, voilà une contrainte qui a longtemps jalonné mon parcours.

J’ai toujours cru que la spiritualité et l’éveil étaient un moyen d’échapper à la condition humaine, d’échapper à mes émotions, à mes doutes ou à mes erreurs pour vivre un état de joie et de paix sans interruption. C’était une manière insidieuse de refuser les autres états, de refuser la diversité du vivant.

Pour l’écrire différemment, j’ai demandé à la nuit de disparaître, j’ai demandé au soleil de ne jamais se coucher. J’ai demandé au cycle vivant de se figer pour pouvoir profiter indéfiniment d’un état que je considérais comme plus adéquat qu’un autre.

Sans jamais parvenir au résultat escompté, je me suis mis en colère, j’ai été frustré puis coupable de ne pas y parvenir. J’étais vraiment très loin de la moindre once d’acceptation et très aveugle concernant le mouvement du vivant.

J’ai demandé au torrent d’arrêter de couler, tout ça parce qu’une goutte en particulier m’a séduit.

Si je vivais en vérité, il n’y aurait plus de nuit. Voilà la contrainte que j’ai imposée à mon système.

Aujourd’hui, les choses semblent différentes, ma fascination pour la paix et la joie disparaît. Ce trophée que j’espérais à tout prix remporter pour m’afficher dans les soirées mondaines, être reconnu et recevoir de l’amour, semble perdre de sa valeur.

Grâce au pack premium “Jésus Plus” pour 9,99 €, j’accepte ma condition, enfin plus exactement la conscience m’accepte tel que je suis. Ah voilà 4 ou 5 publications que je veux faire des blagues, mais impossible… je reste figé dans un instant de sérieusité intemporel. Ah, quel plaisir, j’invente même des mots. Ça doit être la grâce de “Jésus Plus” qui est entrée dans mon… dans ma vie pardon. Oh là là, mais où est ma convenance ? J’exagère ? Peut-être, mais péter un coup me fait du bien.

Bon, reprenons où j’en étais… Alors la joie et la paix ne sont plus mon St Graal. Mais qu’est-ce que ça change ? Ben, un espace d’équanimité se découvre en moi, comme un espace d’accueil.

Quand je pleure, je pleure, je n’essaie plus le plug cardiaque pour m’en sortir. Quand je suis en colère, je suis en colère… Ah non, ça, la colère c’est mal, vite un petit fist de joie… Ah non, c’est vrai, je ne bave plus sur le saint éveillé.

Quand je suis joyeux ? Eh ben, je suis joyeux ! Oui, oui, des fois ça revient. Est-ce mieux que la tristesse ? Plus du tout. Je découvre le plaisir d’être triste comme joyeux, de voir les états se succéder comme à la fête foraine.

Je n’ai plus rien à attraper et à faire mien. Mon précieux, mon mien, mon pouvoir, tout ça s’écroule avec une certaine bizarrerie. Faut dire que mon mental ne comprend plus rien. Il essaie de faire des caprices, de revendiquer un truc, de s’enticher d’une nouvelle donnée ou action, mais les parois sont désormais recouvertes de vaseline. Plus rien ne tient, ça glisse comme à la patinoire.

Bon j’arrête là, ça va devenir sale…

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