
Voilà des mois que j’ai perdu la Foi. J’ai abandonné mon amour pour Dieu et mes attraits spirituels. Un vrai mécréant bon sang de bois.
Après 9 ans de vie commune, le départ de ma colocataire m’a laissée perdue et désorientée. J’ai réintégré mon lit et retrouvé un état bien connu : la dépression. Sans Foi ni présence quotidienne, je me suis vue sombrer progressivement jusqu’à rééprouver l’angoisse oppressante du matin. Celle qui m’empêche de bouger, celle qui m’empêche de me lever en me tordant les boyaux.
Bref, j’étais repartie sur une pente aussi glissante qu’une savonnette pleine de vaseline. Sans avenir, sans espoir, perdue entre mon lit et mon boulot. Une impression de déjà-vu terrifiante, comme si ma vie n’avait absolument aucun sens.
J’aurais pu projeter tous mes manques et mes espoirs sur ma récente histoire d’amour. Néanmoins, elle est écrite d’une telle manière qu’il m’est impossible de m’en servir de béquille ou de refuge. C’est une sacrée chance ! Peut-être est-ce le moment de briser un disque rayé.
Effectivement, j’ai toujours trouvé un moyen de combler ce vide par les drogues, qu’elles soient physiques ou psychiques. Mais aujourd’hui, plus rien ne vient à mon secours, plus rien ne peut camoufler ce manque flagrant de moi-même.
Je suis très bien entourée et soutenue, mais rien ni personne ne peut m’offrir la complétude. Je pourrais continuer de la chercher à l’extérieur comme je l’ai toujours fait, mais cette quête semble aussi vaine que partir m’installer sur Jupiter.
Hier, entre deux services, je suis allée voir un de mes bénéficiaires dans l’isolement, à qui je tiens compagnie de temps en temps. C’était la première fois que j’y restais si longtemps. On a beaucoup discuté et quelque chose s’est rallumé en moi, comme une sensation physique, le cliquetis d’une veilleuse à gaz et bam, une flamme a jailli dans mon cœur. Une sensation de complétude s’est immédiatement fait sentir. Ça y est, je n’étais plus seule. Une joie nouvellement retrouvée et de l’énergie ont fait leur apparition après un long moment de vacances bien méritées.
La Foi est revenue et depuis, je regarde le monde comme une émanation flamboyante de Dieu. Mon cœur est plein et mes doutes ont fondu comme glace au soleil. Ça fait du bien de revenir à la maison.