Le Pouvoir Digestif : ou comment transformer des huiles nobles en savon artisanal bio.

Me voilà, le torse bombé, la tête haute, sûr de moi et de mon génie nutritionnel. Car oui, mesdames et messieurs, je ne mange pas comme le commun des mortels. Je mange comme les baleines c’est reines de l’océan. Fini les chips huileuses et les hamburgers dégoulinants de médiocrité ! Moi, j’ingère de l’huile de krill, de foie de morue, de sardines… Des oméga-3 en veux-tu en voilà, à tel point que mes cellules devraient resplendir d’intelligence et de vitalité. Je me vois déjà, tel un grand sage cellulairement optimisé, honorant mon cerveau avec la ferveur d’un moine en pleine prière. Bon faut que j’arrête avec les moines ça devient gênant.

Mais comme dans toute grande épopée, il y a un hic. Un retournement de situation. Un petit grain de sable qui vient gripper la machine bien huilée de mon métabolisme parfait. Car voyez-vous, bien manger ne suffit pas. Non, non. Il faut encore bien digérer. Et là, patatras ! Mes précieuses huiles ne sont pas absorbées, mais catapultées hors de mon système digestif avec la délicatesse d’un vigile pressé, me laissant aussi surpris et démuni qu’un fêtard viré en pleine rue sans son pantalon.

Comment l’ai-je su ? Eh bien, armé de ma quête de vérité et d’un enthousiasme quasi scientifique, j’ai fait des analyses de sang, de selles et d’urine. L’expérience n’a rien de glamour, mais elle a son charme : découvrir que mes huiles bien-aimées finissent dans mes selles sous forme de savon. Oui, oui, du savon. Autrement dit, mon corps a décidé de se lancer dans l’artisanat bio sans même me prévenir.

Résultat : malgré mon alimentation exemplaire ou presque, mes cellules crient famine et ma peau prend des allures de sac à main en cuir de crocodile. Le drame ! Heureusement, ma nutritionniste (médecin), mi-sorcière, mi-sauveuse, arrive à la rescousse. Elle m’ordonne de reconstruire ma barrière intestinale, de réensemencer ma flore, d’éteindre l’inflammation qui consume mon intérieur… à grand renfort de compléments alimentaires. En somme, de remettre mes intestins au boulot, ces feignasses.

Mais le cauchemar ne s’arrête pas là. On me découvre une liste d’intolérances alimentaires plus longue qu’un ticket de caisse après une virée au supermarché un 24 décembre. Blé, café, riz, thé vert ect… Tout y passe. Fort heureusement, dans ma grande sagesse et mon refus obstiné de faire des choix raisonnables, j’avais déjà abandonné le café enfin quand ça m’arrange… pour le remplacer par, roulement de tambour de la Red Bull. (J’ai honte) Bah oui, autant carburer directement au sucre et à l’inflammation, histoire d’être sûr que mon système digestif ne se repose jamais.

Et parlons-en, du sucre ! Ce doux poison, cette merveille industrielle qui nourrit mes mauvaises bactéries et transforme mon intestin en un festival pour maladie en tous genres. Cinq ans d’études en ayurveda pour finalement comprendre des année après que la digestion, ce n’est pas juste « bien manger », mais aussi bien absorber. Un concept que mon corps et ma psychologie refusent encore d’intégrer.

Alors me voilà, apprenti digestologue, essayant de faire fonctionner cette foutue usine interne qui transforme mes repas en désastre biochimique. Peut-être qu’un jour, je trouverai le secret ultime, celui qui fera de moi un être parfaitement assimilé. Peut-être même que je finirai Pranique, non pas par illumination spirituelle, mais juste parce que je suis trop paresseux pour digérer quoi que ce soit et me faire à manger correctement.

En attendant, je continue gaiement ma quête intestinale, un peu comme un enfant capricieux qui essaie d’assembler un Lego 18+ sans notice, avec beaucoup trop d’enthousiasme redbullien. J’en tremble encore.

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