De plus en plus, autour de moi, des voix s’élèvent, prêchant la venue d’un nouveau monde, orné des lumières éclatantes d’une Jérusalem céleste, où l’entrepreneuriat du cœur serait le phare sacré guidant l’humanité vers la rédemption divine. Et moi, je suis là, avec un regard dubitatif, me demandant si ces illuminés ont bien vu la même réalité que moi. Entre mon mur Facebook tapissé de célébrités à moitié dévêtues, une inflation qui galope aussi vite que ce vide dans mon portefeuille, des menaces de guerre mondiale, des inégalités qui se creusent et l’impression que l’Europe se dissout comme un vieux souvenir, le nouveau monde ressemble plutôt à un hologramme flottant dans le néant.
Et cette histoire d’entrepreneuriat du cœur ? Un immense mirage? Ça ressemble à l’histoire d’un père Noël bienveillant, qui finit toujours par disparaître dès que je demande des comptes. Ça sent le greenwashing à plein nez : un joli emballage éco-responsable sur un cadeau irradié au mercure. On me parle de consommation éthique (à condition que mon smartphone dernier cri soit toujours dans le lot, évidemment), de croissance infinie (parce que décroître, c’est un concept pour les anges, pas pour moi), et bien sûr de survie (si c’est hors de prix, c’est sûrement pour préserver la fluidité des chakras, non ?).
La vérité ? Notre système repose sur l’exploitation des plus vulnérables. Les richesses sont siphonnées, et notre confort quotidien en dépend. Alors, imaginer qu’on puisse changer quelque chose dans ce marécage de corruption systémique, c’est presque une blague. Il est impossible de bâtir un avenir radieux sur un terrain aussi pourri, aussi détraqué.
Bref, l’idée du nouveau monde est belle, mais tant qu’on n’arrête pas de se cacher derrière des fausses promesses, on risque de continuer à tourner en rond dans cette danse sans fin.