Les histoires que je me raconte

Les histoires qu’on se raconte… enfin que je me raconte.

J’oscille entre la joie vive, la liberté absolue, le détachement total et l’abattement, la dépression et le malaise.

Naïvement, après tant d’années à investiguer en spiritualité – rappelons-le – pour échapper à ma condition humaine, j’ai fini par me raconter que la joie et la liberté que je vivais de plus en plus fréquemment étaient une preuve de mon installation progressive en vérité.

J’oubliais néanmoins plusieurs données essentielles :

La vérité est partout ou nulle part. Que je sois joyeux ou dépressif, ce qui est, est.

Je suis toujours ce que je suis, quel que soit mon état transitoire.

Cette espèce de doxa qui vend la joie comme l’ultime vérité m’apparaît désormais comme un mensonge absolu, et pire : un piège malsain.

Quand je bois, je bois. Quand je marche, je marche. Quand je suis malheureux, je suis malheureux. Quoi d’autre ?

D’autre part, dans un registre moins glamour où la croyance métaphysique est un nuage imaginaire, j’ai un diagnostic de schizophrénie affective.

Cela présuppose que j’invente des réalités qui n’existent pas concrètement.

D’autre part, je vis des troubles de l’humeur du style de la bipolarité. Ce qui inclut les phases de haut et de bas intenses. Les phases de joie mystique et les phases de dépression sévère, par exemple.

Non, pitié, je suis un être mystique parfaitement réalisé qui fait des prouts arc-en-ciel.

Mon petit monde spirituel, toute ma valeur en tant que personnage mystique autoproclamé, s’effondre avec une étonnante élégance.

Ça fait mal au… mais j’adore les choses réelles. Qui l’eût cru ?

J’ai désormais à cœur de m’insérer dans le monde d’une manière concrète et active.

Alors je dois commencer par arrêter de croire au Père Noël, en me racontant des histoires de super-héros ou de pauvres Caliméros.

Les choses apparaissent désormais de plus en plus clairement : mes phases de « up » sont une suractivation du système nerveux pour fuir ma blessure fondamentale : la peur de l’abandon et la tristesse d’avoir été abandonné.

Je vous rassure, mes parents ne sont pas des monstres, juste des gens normaux qui se sont séparés.

Il devait exister un terrain chez moi, un terrain de fragilité.

Quoi qu’il en soit, j’ai pris ce départ pour une faute grave de ma part, et depuis, en plus de la peur et de la tristesse, la culpabilité me fait saboter ou me mettre dans des situations d’extrême souffrance pour expier une faute que j’imagine avoir commise.

Vue comme ça, ça deviendrait presque une blague grossière : tant d’années dans la souffrance et le sabotage, juste sur un malentendu.

C’est effarant. C’est aussi excitant, à l’idée que c’est plutôt facile à traiter.

Alors pour résumer : je flippe, je suis triste, et j’ai pas le droit de réussir ni de jouir.

Je comprends mieux pourquoi j’ai usé de substances tant d’années. Il était inconcevable que je puisse m’épanouir. Alors il a fallu détruire la plus petite parcelle de possibilité en moi.

Anéantir toute possibilité d’action dans le monde.

La vie demeure surprenante et incroyablement imprévisible. J’en suis là aujourd’hui, sans drogue autre que mon régulateur de l’humeur, à commencer à vivre de manière concrète.

C’est le début, mais j’ai les pieds sur Terre.

Merci à toute mon équipe de soutien au sol, merci aux Pléiadiens et aux archanges.

Désolé, j’ai des remontées new age… euh psychiatriques… euh…

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