Un chemin qui n’existe pas, une porte sans ouverture.
J’ai longtemps cherché l’éveil… et cela m’arrive encore.
Je cherche de la lumière, de la grâce, du spectaculaire, de l’extase, du miraculeux… pour moi, moi, et encore moi.
Ce que j’ai découvert, loin de me libérer, m’a terrifié. Cela a déclenché une réaction de rejet quasi immédiate. Un hurlement du « moi » !
Enfin, plus exactement, un enchaînement de pensées rebelles niant l’évidence à peine entrevue.
Il y a un peu plus de dix ans, j’ai découvert que JE n’existais pas. Et que la manifestation n’existait pas non plus.
À cette époque, certains de mes proches ont eu peur. Je clamais haut et fort : « Je n’existe pas », ce qui, sorti de son contexte, pouvait sembler complètement psychiatrique.
Il n’y avait alors aucun éveil possible. J’étais un rêve qui cherche à transformer ce qui n’a aucune substance.
L’amour, la lumière, la joie… tous ces beaux attributs tant recherchés n’étaient rien d’autre qu’un mirage.
Une utopie de plus m’éloignant de ma nature fondamentale : l’inexistence.
Aujourd’hui, je découvre que même l’inexistence est observable.
Elle n’est donc toujours pas ma véritable nature.
L’inexistence elle-même est contenue dans la conscience, qui appartient encore au rêve de la création.
Fort de ce savoir, je me retrouve face à une forme de fatalité :
Je n’ai aucun pouvoir, quelle que soit l’illusion apparente de faire des choix.
Effectivement, il n’y a personne. Absolument personne.
Le film se déroule tout seul, et « l’éveil » est encore un mirage.
Un mensonge subtil qui permet au moi de donner du sens à son existence chimérique.