Méditation sur le corps

Me voilà assis, les yeux clos, prêt à plonger dans la grande aventure du silence intérieur. J’ai lu, j’ai entendu, j’ai compris : le corps est un temple, une porte vers l’instant présent. Je me tiens là, immobile, sans rien forcer, juste attentif à ce qui est.


Me voilà prêt à accueillir tout ce qui vient, sans plus chercher à contrôler. Mon attention glisse sur mon corps, et aussitôt, il se détend de lui-même. Ma respiration s’apaise, devient fluide, profonde, naturellement ventrale.
Soudain, l’impensable : une envie irrépressible de bouger. Pas à cause d’un inconfort physique, non. Quelque chose remonte, quelque chose d’ancien. Des souvenirs, des émotions enfouies, des pensées que je croyais oubliées. Tout refait surface, sans prévenir. Mon esprit s’agite, tente d’échapper à cette marée. “C’est pas censé être paisible, la méditation ?”


Me voilà en lutte avec moi-même, cherchant à repousser ce qui insiste pour revenir. Mais comment ai-je pu croire que le silence du corps n’ouvrirait pas les portes de l’inconscient ? Depuis quand la paix consiste-t-elle à fuir ce qui demande à être vu ?


Alors, je relâche enfin l’effort. Je laisse le souffle faire ce qu’il veut, le corps être ce qu’il est. J’accueille, sans retenir, sans rejeter. Et là, dans cet abandon, un espace s’ouvre. Une caresse de présence, infime mais bien réelle.
Peut-être que méditer, ce n’est pas calmer quoi que ce soit. Peut-être que c’est simplement être là, comme on est, et laisser remonter ce qui a besoin d’exister.

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