Et c’est ainsi que, face à la nudité, la question de mon cul est posée : Que vais-je bien pouvoir faire de toi ?
J’ai déjà eu quelques propositions au boulot, mais je préfère les garder pour une publication dédiée exclusivement à l’exploration anale.
Plus sérieusement…
Quand mes drogues ont quitté le nid pour aller s’encanailler ailleurs, elles ne m’avaient pas dit qu’il me faudrait tuer le temps et réapprendre à fonctionner. Effectivement, je suis passé de « indisponible, veuillez rappeler dans 30 ans » à « que vais-je bien pouvoir foutre d’une journée entière ? ». À cette époque, je n’avais aucune activité pour remplir le temps et aucune idée de ce qui pourrait m’intéresser. Progressivement, les choses ont changé : j’ai commencé à écrire, j’ai trouvé du boulot, je suis devenue bénévole dans des associations…
Récemment, une nouvelle drogue est entrée dans ma vie et s’est mise à remplir la totalité de mon temps, de mon esprit et de mon cœur. Je n’existais plus que pour elle, pour ce lien qui me faisait ressentir des choses si intenses. En me faisant violence, j’ai mis fin à cette addiction, au grand dam de mon système nerveux qui me le fait payer âprement. Cette drogue a un nom : elle se nomme dépendance affective sévère.
Cerise sur le gâteau : ma mère de substitution, mon auxiliaire de vie, ma confidente et amie, s’envole pour les tropiques dans 3 jours. Fini la présence, finis les repas, les courses et le ménage, finie l’oreille à qui parler quand je déborde d’émotions ou que j’ai besoin de réconfort ou d’attention.
Je suis sur le point de me retrouver tout seul avec moi-même, sans miroir, sans appui, seul avec un vide qui ressemble étrangement à de la liberté, mais qu’il est hors de question que j’assume ainsi pour le moment. Je suis trop terrorisé à l’idée de devoir prendre soin de moi, d’apprendre à m’aimer sans le regard de l’autre, d’apprendre à trouver mon propre moteur pour continuer à avancer dans ce parcours fabuleux qu’est mon rétablissement.
Il est évident que j’ai déjà jeté quelques bouteilles à la mer pour tenter de combler le vide, mais soyons un minimum honnête avec mon fessier : si je ne profite pas de cette occasion pour passer du petit garçon dépendant à un adulte responsable et autonome avec lui-même, je ne donne pas cher de ma peau dans les années à venir.
Je voudrais remercier toutes ces femmes, durant toute ma vie, qui m’ont accueilli ou rejeté, qui m’ont aidé ou enfoncé, qui m’ont respecté ou chié dessus. Car elles m’ont toutes appris une chose : il n’y a pas plus important que moi, que mon intégrité, que mon humanité, que la capacité à prendre soin du corps et de l’esprit que j’incarne aujourd’hui.
Merci aux nombreux soutiens que j’ai reçus et que je reçois encore aujourd’hui.
Comme pour les premières drogues, mon temps, mon cœur et mon esprit libres trouveront matière à explorer de nouveaux horizon.