Traverser l’inacceptable : de la survie à la renaissance

Accepter l’inacceptable

Est-ce cela, la sagesse ? Accepter l’inacceptable.

Ou est-ce l’abdication d’un moi trop fatigué pour crier ?

Est-ce une résignation muette, ou l’aube d’un éveil ?

J’ai longtemps cru que c’était un défaut.

Une faiblesse.

Une folie.

Pendant des années, j’ai accepté l’inacceptable, car je ne connaissais que cela.

J’ai appris à me taire, à me plier, à me réduire.

C’était ma manière de survivre. Mon amour blessé pour la vie.

Mais aujourd’hui, je ne suis plus en survie. Et pourtant…

Mon corps, mon cœur, ma structure profonde agissent encore comme si je l’étais.

Comme si la guerre ne s’était jamais arrêtée.

Je suis entré dans une relation où quelque chose en moi rejoue ce vieux scénario.

J’accepte ce qui me brûle. Je me tais là où je devrais crier.

Et je me vois, impuissant, incapable de fuir ni de poser mes limites.

Est-ce un retour du passé ? Un traumatisme recyclé ?

Peut-être.

Mais ce que je vis là dépasse le souvenir :

C’est une traversée.

Il y a en moi une part qui s’effondre,

et une autre qui veille.

Comme si j’étais invité à une sorte de mort sacrée :

celle de mes attentes, de mes besoins compulsifs, de mes volontés crispées.

Un à un, ils s’effacent.

Et à leur place, quelque chose d’inconnu surgit :

Le silence.

La joie sans raison.

La présence nue.

Est-ce cela, renaître ?

Traverser chaque souffrance jusqu’à ce qu’elle se dissolve,

jusqu’à ce qu’il ne reste plus que la vie –

brute, sans justification, sans forme.

Je me demande alors :

À qui appartient ce corps ? Cette conscience ?

Suis-je en train de disparaître ?

Ou de redevenir un avec le grand tout ?

Par moments, c’est atroce.

D’autres fois, je ris.

Comme si l’univers entier se moquait doucement de mes drames.

Mon mental hurle. Il perd ses repères, ses certitudes, sa petite couronne.

Mais au fond… il n’y a rien à sauver.

Rien à retenir.

Seulement continuer.

Continuer à tout lâcher, jusqu’à la plus fine couche d’orgueil.

Jusqu’à la transparence totale.

Jusqu’à la nudité ultime.

Là où je ne suis plus.

Là où seul Dieu demeure.

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